Lou Dematteis. Un viaggio di ritorno/A Journey Back. Fotografie in Italia 1972- 1980

L'exposition, organisée par Claudio Domini et Paolo Pisanelli, est promue par Roma Capitale, Assessorato alla Cultura - Sovrintendenza Capitolina ai Beni Culturali, produite et réalisée par l'association culturelle Errata Corrige, en collaboration avec Big Sur, Officina Visioni, Cinema del Reale, avec la contribution de la Fondazione Home Movies-Archivio Nazionale del Film di Famiglia, Archivio Franco Pinna. Services muséaux Zètema Progetto Cultura.

L'exposition se déploie à travers plus de 100 photographies, pour la plupart inédites, sélectionnées parmi les milliers prises par Dematteis en Italie et reproduites pour la plupart sous forme de tirages au sel d'argent. Au cours de ces quatre voyages, Dematteis s'est confronté à une réalité qu'il n'avait jusqu'alors qu'imaginée et a parcouru la péninsule italienne de long en large, touchant non seulement les villes d'origine de ses grands-parents paternels dans le Piémont et en Ligurie, mais aussi Milan, Venise, Bologne, les côtes de Romagne, Florence et la Toscane, Rome, Naples et la côte amalfitaine, la Lucanie et la Calabre, et même jusqu'en Sicile.
Il s'agit d'un Grand Tour initiatique, abordé par l'auteur avec enthousiasme et curiosité, en voyageant uniquement en train, que l'exposition tente de représenter à la fois chronologiquement et géographiquement, pour mettre également en évidence le processus de transformation rapide de la société italienne dans ces années-là.
Grâce à cette expérience, Lou Dematteis a pu vérifier l'efficacité de la photographie en tant que forme de communication et d'action politique, l'adoptant finalement comme choix professionnel et de vie dans les années qui ont suivi, lorsqu'il est devenu photojournaliste à part entière pour l'agence Reuters New Pictures.
Ce que les photos italiennes de Dematteis documentent, outre un échantillon de presque dix ans de notre société, c'est aussi le regard d'un jeune Américain, aux idées radicales et en conflit avec les choix politiques de son pays d'origine, qui cherche des réponses dans ses propres origines anagraphiques, face à une culture et à un contexte politico-social profondément différents. On y retrouve l'essence de l'Italie de l'époque, l'Italie "officielle", les luttes populaires pour les droits et la vie dans la rue, la vie quotidienne des gens ordinaires, les rituels sociaux, l'usine et l'école, le travail au noir et les travaux des champs, dans un carrousel de visages et de lieux qui font vibrer la mémoire et l'imaginaire collectif.
Dans ces photographies, près d'un demi-siècle après ces clichés et cette Italie, à l'évidence du document historique, avec sa saveur photojournalistique, s'ajoute le "document émotionnel", la façon dont nous étions, la conscience de ce qui a été irrémédiablement perdu.
Tout le parcours de l'exposition sera marqué par les mots du poète beat Lawrence Ferlinghetti (1919-2021), dans de courts extraits de ses vers et de son journal, qui, comme Lou Dematteis, dont il était un grand ami, a souvent réfléchi à son rapport avec ses racines italiennes.
Inclus dans le parcours de l'exposition, un court métrage documentaire réalisé pour l'occasion par Paolo Pisanelli et Matteo Gherardini, racontera à travers les mots de l'auteur ses vicissitudes professionnelles et humaines, et les "voyages de retour" vers sa seconde patrie.

LOUIS FRANK DEMATTEIS. Biographie de Lou Dematteis
Né à Palo Alto (Californie) en 1948, Louis (Lou) Frank Dematteis a grandi en écoutant les histoires d'immigrants ou racontées par des immigrants.
Il a été influencé par la photographie sociale de Jacob Riis et Lewis Hine, par l'expérience de la Farm Security Administration et par les photographes de Magnum Photo, en particulier par la poétique de "l'instant décisif" d'Henri Cartier-Bresson.
À partir du milieu des années 1970, il commence à collaborer avec divers journaux internationaux et, en 1985, il rejoint le personnel de l'agence Reuters New Pictures sur une base permanente. Envoyé en Amérique centrale, Dematteis documente les conflits de ces régions pendant cinq ans. Au Nicaragua, une de ses célèbres photos d'un mercenaire à la solde de la C.I.A. capturé par l'armée locale devient la preuve de l'implication du gouvernement américain dans les pratiques secrètes visant à renverser la révolution sandiniste, et lui vaut de nombreuses récompenses internationales, dont une mention au World Press Photo et l'inclusion dans la sélection des photos de l'année du "New York Times" et de la National Press Photographers Association. Au début des années 2000, il commence à travailler comme cinéaste et auteur de documentaires, réalisant le film Crimebuster en 2010. Un fils à la recherche de son père, consacré à la vie et à la carrière de Louis B. Dematteis, le père de Lou, célèbre procureur de Redwood City et pilier de la communauté italo-américaine locale. En 2022, son deuxième documentaire, Keeper of the Fire, consacré au poète et activiste Alejandro Murguía, est sorti.
Il a publié plusieurs livres de photos: Nicaragua: A Decade of Revolution, en 1991; A Portrait of Viet Nam, en 1996; Crude Reflections: Oil, Ruin and Resistance in the Amazon Rainforest, en 2008; Lowriders, en 2016.
Son travail a été exposé dans le monde entier. Sept photographies de la série Lowriders ont récemment été acquises par le Musée d'art moderne de San Francisco pour sa collection permanente.
Au cours de l'été 2023, la Festa del Cinema del Reale e dell'Irreale lui a consacré une exposition anthologique au château de Corgliano d'Otranto (LE) (Five From Ore. Five countries, five stories).
Il vit à San Francisco et travaille actuellement à la production de documentaires sociaux.